Au coeur du Massif Central, dans le département rural et bucolique du Cantal, se cache une réalité insoupçonnée : la montée d’une économie numérique dynamique. Nous enquêtons sur cette étonnante « Silicon Valley » à la française.

L’irrésistible montée des tech-startups rurales

Depuis quelques années, le Cantal connaît un véritable essaimage de startups dans le domaine de la technologie. De nouvelles entreprises foisonnent, attirées par le cadre de vie exceptionnel, marqué par la nature omniprésente, et les investissements conséquents dans l’infrastructure technologique. Nous avons entrevu une véritable détermination des entrepreneurs locaux à créer un hub technologique hors des grandes métropoles.

CantalTech, l’un des incubateurs locaux, a déjà aidé plus de 50 startups à voir le jour, et le taux de succès est impressionnant : 78% des entreprises soutenues survivent les 5 années cruciales. Selon notre analyse, c’est un chiffre bien supérieur à la moyenne nationale qui tourne autour de 50%. De quoi faire pâlir d’envie les grandes villes.

Les pépites technologiques du Cantal : portraits d’entrepreneurs

Parmi ces success stories, on retrouve notamment Sylvain Gachet, fondateur de AgriTech, une startup agro-technologique. Leur logiciel permet d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles en agriculture. Un outil précieux pour un département rural comme le Cantal.

De son côté, Marie Leblanc a lancé MedTechCantal, une plateforme de télémédecine permettant à des patients isolés d’y accéder plus facilement. Un projet d’autant plus pertinent en cette période de pandémie.

Les défis et opportunités d’une Silicon Valley à la campagne

Mais si le Cantal se transforme activement en terre d’accueil pour les startups, cette situation entraîne aussi des défis. Le principal est le recrutement. Attirer des talents en dehors des grandes agglomérations reste un challenge.

Pour autant, la situation offre des opportunités. Les entreprises peuvent bénéficier d’une qualité de vie exceptionnelle, de loyers plus abordables et d’un tissu économique dynamique. Et c’est sans parler de l’accès à l’air frais et aux activités de pleine nature, un véritable argument pour séduire des talents en quête d’un meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée.

C’est un nouveau modèle économique et technologique qui se dessine en zone rurale : moins de stress, plus de nature, la technologie sans les inconvénients de la ville. Une révolution qui, si elle s’impose, pourrait bien changer la face de l’économie numérique.

Pour rappel, cette effervescence n’est pas par hasard. Les efforts conjugués des acteurs locaux, des investisseurs, et de l’État ont permis cette dynamique. C’est une leçon pour tous : avec de la volonté et des investissements, les zones rurales peuvent elles aussi tirer leur épingle du jeu dans l’économie numérique.